André Félix Raymond BERNARD est né le 9 février 1894 à CATLLAR. Il est le troisième enfant d’André Bernard et de Rose Vernis, cultivateurs dans la commune.
En 1914, il est cultivateur dans la commune.
La guerre avance l’appel sous les drapeaux. Il est incorporé le 2 septembre 1914 au 81e R.I. de Montpellier. Il rejoint le régiment à la trouée des Charmes. Puis c’est la campagne de Flandres, la défense d’Ypres. les soldats combattent dans la boue, le froid est terrible. Fin décembre 1914, alors que le régiment est à Ypres, le soldat BERNARD est hospitalisé, les pieds gelés. Sitôt guéri, il retourne au combat.
Puis c’est la Champagne où le régiment s’illustre à Beauséjour. A la fin de l’année 1915, le 81e quitte la IVe armée pour la Ve qui tient le secteur de Soissons. En mars 1916, il est dans le secteur de Chassemy où, malgré l’artillerie ennemie, il prépare méthodiquement les tranchées. Pas d’attaque glorieuse au programme, le secteur est plutôt calme.
Pendant l’une de ces journées, celle du 15 mars, le journal de marche et des opérations du régiment mentionne pour seules pertes un grave accident survenu à la corvée de munition du 2e bataillon, sur la route de Chassemy à Brenelle. Un sac de grenades explose, tuant 3 hommes et blessant de nombreux soldats.
C’est une fin tragique pour le soldat BERNARD, qui s’était courageusement battu, témoin cette citation posthume à l’ordre du régiment(n°49 du 19 mai 1919) :«Soldat modèle, ayant toujours fait preuve d’un courage remarquable. Tombé glorieusement au champ d’honneur en faisant tout son devoir»
Il a été décoré de la croix de guerre avec une étoile de bronze.
Jean de MALEZIEU est né le 27 avril 1891 à Castelnaudary. Il est le fils de Raymond de Malezieu capitaine, et Marie Paillares.
En 1906, le père ayant pris sa retraite du 12e R.I. de Perpignan, la famille habite sur le quartier de la place à CATLLAR. Jean vit dans la demeure familiale avec sa soeur aînée.
En 1911, il suit des études à Paris, puis en septembre 1912, comme son père avant lui, il intègre l’école spéciale militaire de Saint-Cyr.
Août 1914, la France mobilise. L’aspirant de Malezieu est promu sous-lieutenant et affecté au 99e R.I. de Lyon, 1er bataillon, 4e compagnie. Le régiment fait mouvement vers les Vosges, franchit la frontière. mais très vite, ce sera la retraite et ses combats éprouvants. En septembre, le régiment est envoyé dans la Somme, où le sous-lieutenant de MALEZIEU sera blessé par éclat d’obus du côté d’Herleville. Il est promu quelques mois plus tard lieutenant.
En septembre 1915, le régiment change de secteur et va participer à l’offensive de Champagne. De MALEZIEU va se faire remarquer par sa conduite et sera cité à l’ordre de la division. Il obtient alors la croix de guerre avec étoile d’argent.
En avril 1916, le 99e est jeté dans la bataille de Verdun. Il hérite du secteur terrible de la ferme de Thiaumont où il restera un mois et demi accroché aux pentes du ravin de la Mort. Après un court repos, le voilà de retour, dans le secteur de Moulainville (fort de Tavannes). Entre temps, le lieutenant de MALEZIEU a été promu capitaine à titre temporaire et prend le commandement de la 3e compagnie. Les opérations se poursuivent, sous des bombardements incessants. Le 1er juillet, le capitaine de MALEZIEU est blessé par obus au cours d’une reconnaissance. Amené au poste de secours, il y meurt à minuit. Il sera cité à titre posthume pour la croix de guerre avec palme et la légion d’honneur.
Joseph Augustin Jean ROLLAND est né le 14 février 1879 à Mosset. Il est le 4e enfant et premier fils de Jacques Rolland et d’Espérance Montrepeaux, cultivateurs.
En 1900, il part faire son service militaire au 12e R.I. de Perpignan mais est rapidement dispensé («fils unique de septuagénaire»). De retour à la vie civile, il va se marier le 22 avril 1902 à Mosset avec Catherine Marie Rose Bousquet. Il remplit régulièrement ses obligations militaires en accomplissant ses périodes d’exercices au 12e puis 53e R.I de Perpignan.
En 1906, il vit dans la maison paternelle, avec sa femme et ses deux filles (Justine, 3 ans et Espérance, 1 an). En 1909 il vient habiter CATLLAR. C’est là que la guerre le prend à 35 ans.
Il est mobilisé en août 1914 avec le 53e et participe aux durs combats de Lorraine. Le 3 octobre 1914 il est versé au 143e R.I de Carcassonne, durement éprouvé par les combats. Il va alors se battre sur l’Yser, dans les Flandres puis en Champagne.
Le 7 mars 1915, la 64e Brigade dont fait partie le 143e doit reprendre le Bois Sabot aux Allemands. Le terrain est dépouillé d’arbres, les tranchées en partie détruites. L’artillerie allemande pilonne le front français. Pourtant, du terrain est gagné petit à petit. Le 15 mars 1915, à 4h30, une attaque surprise française permet aux soldats d’entrer dans la tranchée ennemie. C’est le combat au corps à corps, à la baïonnette et au fusil dans les boyaux. La Garde Prussienne résiste. A 16h30, les 3e et 5e compagnies attaquent avec une « ardeur admirable ». A 17h15, la tranchée allemande est capturée. Elle constituera une position importante pour de futures offensives.
En une semaine, le 143e R.I. a perdu environ 500h, dont le soldat ROLLAND.
Hyacinthe Auguste Gaudérique VERNET est né le 20 octobre 1886 à CATLLAR. Il est le second fils de Pierre Vernet, cultivateur et de Bonaventure Marc.
En 1906, Hyacinthe habite avec ses parents, route de Prades, à Catllar. Il travaille sur les terres de son père.
En 1906, il part faire son service militaire au 122e R.I. de Rodez. En 1908, il est promu caporal. Son service achevé, il se réengage jusqu’en 1911 où il quitte l’armée avec le grade de sergent.
De retour à la vie civile, il est nommé facteur des Postes (Journal Officiel du 24/3/12) et se marie le 16 avril 1912 avec Josephe Jaubert de Prades.
Il est mobilisé fin août 1914 et affecté au 160e R.I. Il s’illustre dans les combats de Lorraine, puis dans les Flandres et en Artois. Il est alors nommé adjudant le 1 juillet 1915 et est même cité à l’ordre de la 140e brigade le 19 juillet «a contribué par son sang froid et son énergie dans la nuit du 7 au 8 juillet 1915 à l’organisation d’une position conquise et a repoussé 2 contre-attaques ennemies». Il reçoit la croix de guerre avec étoile de bronze. Il passe ensuite au 360e R.I.
Le 1er octobre, le 360e R.I doit attaquer la première ligne allemande (tranchée de Brême). La 23e Cie de l’adjudant VERNET (6e Bataillon) est à la gauche de l’attaque. Parvenue dans la tranchée ennemie, elle «subit sur ses 2 flancs deux fortes contre-attaques venant du boyau du désespoir et du carrefour des 5 chemins, les hommes de ce peloton eurent une conduite admirable, dans un combat corps à corps ils furent presque tous anéantis». Le sergent VERNET meurt pour la France aux côtés de ses camarades. Son action lui vaudra une nouvelle citation et une étoile de vermeil sur sa croix de guerre.
Cité à l’ordre n° 81 du 33e C.A. du 20 oct. 1915 : «le 1er octobre 1915 à la tête d’une section de renfort a été blessé mortellement et est tombé en criant «En avant ! En avant!»
Jean VERNET est né le 4 avril 1889 à Catllar. Il est le troisième et dernier fils de Pierre Vernet, cultivateur et de Bonaventure Marc.
En 1906, Jean habite avec ses parents, route de Prades, à Catllar. Il travaille sur les terres de son père.
En 1910, il part faire son service militaire au 122e R.I. de Rodez où il retrouve son frère aîné Hyacinthe. Il est promu caporal le 24 septembre 1911. Comme son frère, il décide de faire carrière et se réengage au 53e R.I. de Perpignan. Il est promu sergent le 1 octobre 1913.
La guerre est déclarée. Le sergent VERNET monte au front. Combat-il avec le 53 en Lorraine puis lors des terribles combats de l’Yser, en Belgique ? Où est-il versé au 253e R.I., le régiment de réserve du 53e ? Sa fiche matricule est incomplète à ce sujet.
On le retrouve au 253e, en février 1915. Le régiment tient la ligne des Vosges, dans les environs de Lesseux.
Le 18 février, l’ennemi déclenche une attaque terrible sur le cote 607. La préparation d’artillerie est intense avec de l’artillerie lourde, des mines explosent sous les positions françaises. Les défenseurs sont submergés. Puis le lendemain, le 19, le régiment contre-attaque et parvient à déloger l’ennemi.
Le régiment a perdu la moitié de son effectif. Les bombardements ont été tels qu’on ne peut retrouver les morts du premiers jour qui avaient été laissés sur le terrain. Le sergent VERNET est au nombre des disparus.
Il a été cité à l’ordre de la brigade le 23 mars 1915 : «A été tué en entraînant avec beaucoup d’énergie ses hommes à l’assaut», ce qui lui vaut de recevoir à titre posthume la croix de guerre avec étoile de bronze.
François Raymond VIDAL est né le 29 novembre 1896 à CATLLAR. Il est le fils de Raymond Vidal et d’Émilie Soler, cultivateurs dans la commune.
En 1906, la famille habite le quartier de la place et compte trois enfants : Marie l’aînée, François et Raymond les cadets.
A cause de la guerre, la classe 1916 est appelée par anticipation au printemps 15. Déclaré bon pour le service armé par le conseil de révision, François VIDAL arrive donc le 15 avril au 122e R.I. de Rodez. Après une longue période d’instruction, il rejoint en avril 1916 le 15e R.I. d’Albi. Le régiment est alors dans le secteur calme de Soissons.
En Août, le régiment est lancé dans l’enfer de Verdun. Il occupe les positions qui vont du ravin des fontaines à Fleury, face au fort de Douaumont. Dans la boue, sous les balles et un bombardement continuel, le régiment tient ses positions. Alors que le régiment est relevé, le soldat VIDAL passe, le 17 septembre, au 4e R.I. Ce dernier est exsangue après avoir tenu la côte 285 (en Argonne, à l’ouest de Verdun) pendant plusieurs mois.
En octobre, le régiment est transporté à Verdun. Pendant deux semaines, il tient le saillant d’Haudremont et le bois de Nawé. Il est ensuite relevé mais très vite le contre-ordre arrive. «Pour garder le terrain conquis par la division PASSAGA, de Douaumont à Vaux, il faut des poilus capables de se faire tuer sur place.» indique l’historique du régiment. «Le régiment commence la relève, par Fleury-devant-Douaumont, le bois de la Caillette et le bois de Vaux-Chapitre rasés. Des centaines d'obus pourchassent les sections.[…] Pendant des jours et des nuits, les hommes restent tapis dans les trous d’obus. Les bataillons organisent les ravins de la Fausse Cote, de l'étang de Vaux et du Bazil. Les compagnies fondent.» C’est au cours de cette période que le soldat VIDAL est tué le 6 novembre, alors qu’il n’avait pas encore 20 ans.