Jules Gilles Jean DEIXONNE est né le 13 février 1895 à VILLEFRANCHE-DE-CONFLENT. Il est le fils de Jean Gilles Deixonne et Marie Sola. En 1915, il est garçon de Café.
Incorporé à la fin de l’année 1914, il est affecté à la 17e section d’infirmiers militaires. En octobre 1915, il demande à passer dans un régiment d’active et arrive au 321e R.I. alors positionné dans le secteur de Soisson. Au printemps 16, le régiment est dans l’Aisne.
Mai 1916, le régiment est lancé dans l’enfer de Verdun. Début juin, il relève les survivants du 53e R.I. devant le fort de Vaux. Il va essayer de dégager la garnison encerclée, en vain. Après un bref repos, le régiment est au bois fumin. Le soldat DEIXONNE survit à l’enfer, aux bombardements continuels, aux attaques à la grenade. Fin juin, le régiment quitte Verdun pour les Vosges, où il va rester 2 mois.
Septembre 1916, le 321e est de retour à Verdun. Cette fois-ci, ce sont les Français qui ont l’initiative. La grande affaire aura lieu à la fin d’octobre. Le général Nivelle a prévu de frapper un grand coup : reprendre le fort de Douaumont. Le régiment fait partie de la 133e DI qui doit s’emparer de Fleury.
Le 24 octobre, le régiment est sur ses bases de départ. À 11h40, l’attaque générale est lancée. Les hommes sortent des tranchées et progressent rapidement. À 13h, le premier objectif est atteint. L’attaque se poursuit. Tout va très vite. Des éléments de la 23e compagnie parviennent même dans le fort de Douaumont. Il faut consolider les lignes, ravitailler les unités. Le 26, les Allemands règlent leur tir de barrage et occasionnent des pertes sérieuses. Le lendemain, le bombardement se fait encore plus violent. C’est ce jour, le 27 octobre que le soldat DEIXONNE est tué devant Douaumont. Il sera cité à l’ordre de la division et décoré de la croix de guerre avec étoile d’argent.
Pierre Jacques Joseph LAFAGE est né le 15 octobre 1874 à VILLEFRANCHE-DE-CONFLENT. Il est le fils de Jacques Lafage et d’Anne Morer, cultivateurs dans la commune.
En 1895, le conseil de révision l’ajourne suite à une fracture de la jambe droite. Après un nouvel ajournement, il est classé dans les services auxiliaires en 1897. Il sera par la suite dispensé des périodes d’exercices.
Le 3 octobre 1903, il épouse Marie Courty à Bouleternère. En 1906, il vit toujours à Villefranche, (au faubourg) avec son père Jacques, sa femme et son fils, Gaudérique, âgé de 2 ans.
Août 1914 : la guerre est déclarée. Pierre Lafage va avoir 40 ans, l’âge d’entrer dans la dernière période de ses obligations militaires : la réserve de l’armée territoriale. Mais les pertes sont trop importantes, on a besoin de tous les hommes disponibles. Le soldat Lafage est mobilisé et affecté à la fin de l’année 1914 au 126e Régiment d’Infanterie Territoriale (R.I.T.) de Perpignan. Les territoriaux (soldats de 35 à 40 ans) ne devaient pas combattre en première ligne, le 126e R.I.T est donc employé à des missions de surveillance de la frontière et des côtes, puis il est envoyé en Tunisie pour relever des régiments d’active.
Ce sera ensuite le retour en France et la découverte de l’univers des tranchées ; le 29 juin 1915, le soldat LAFAGE est affecté au 205e R.I.
En Juillet 1916, le 205e est sur la Somme et doit participer à la grande offensive qui doit amener la «percée». Il se prépare à lancer une nouvelle attaque, investir le bois de Soyécourt. Tout la nuit du 19 au 20, les artilleries se montrent actives. Alors que les deux bataillons se préparent, une violente attaque ennemie désorganise le dispositif. Le 6e bataillon s’élance seul, progresse rapidement mais doit ensuite se replier devant une violente contre-attaque à la grenade. Les combats sont acharnés, les pertes nombreuses. Le soldat Lafage y laisse la vie.